Photographier une œuvre de Paul Wallach
Wallach propose de l’équilibre. Mais pas l’équilibre ou tout va bien, de l’équilibre qui questionne sans cesse. Que peut-il se passer dans le futur immédiat, comment la vision va-t-elle s’envoler et que va-t-elle être obligée de prendre, d’arracher, pour survivre dans les prochaines secondes ?
Photographier une œuvre de Wallach, c’est se demander un long moment comment va se dérouler le sacrifice.
Ce que je n’arriverai pas à mettre dans le cadre, ni par le clair, ni par le sombre. Ce que je n’aurai pas vu et donc pas mis. Et tout est si important. Il y a l’œuvre qui s’offre d’elle-même, volontaire, et celle qui est pudique qui se dévoile en douceur. La couleur du revers qui bouscule l’ombre. La raie brillante qui oppose deux équilibres, des espaces qui s’affrontent. Oui, Wallach propose de l’équilibre qui questionne sans cesse et où la pesanteur n’a pas qu’un sens. Que va t-il se passer dans le futur immédiat, comment la vision va t elle s’envoler ? Que va-t-elle être obligée de prendre, d’arracher, pour survivre dans les prochaines secondes. Alors je suis traversé par l’histoire, Une statuette égyptienne en ficus, Une vierge du Moyen-Âge en tilleul L’ombre de la meule de Monet, Le blanc de Malevitch Mais Paul existe tout seul. Alors il faut faire confiance à l’œuvre qui est généreuse, qui impose sa présence. Lâcher prise sur l’habitude du regard, de l’émotion et faire confiance à Paul.