Donner à voir a toujours représenté pour moi une responsabilité, quelque chose de l’ordre de l’ultime.
Donner une image est sans doute resté dans mon inconscient la récompense espérée. Mes spécialités professionnelles à savoir l’art ancien et l’art contemporain finalement se rejoignent dans la problématique du propos. Des représentations qui viennent de si loin, qu’il faut retrouver. Des représentations qui n’existent pas encore et qu’il faut inventer. Je sais qu’une de mes qualités est l’empathie, parfois trop. Sans doute héritée de mon éducation franche, soumise et chrétienne. Je regarde souvent l’autre avec bienveillance, et lorsqu’il s’agit de me mettre à son service pour représenter, la seule chose qui compte alors c’est de ne pas trahir sa pensée, ses émotions. Il faut montrer ce qu’il y a à voir, et un peu plus si possible … Espérant dans le même esprit une possible révélation. Je dois dire que parfois cela arrive, à ma grande satisfaction.
Dans la photographie d’objets d’art, je ne cherche jamais à être original par rapport à moi, mais par rapport à ce qu’il y a à représenter.
Je n’aime pas l’expression « dans cette photo, on sent la personnalité de l’auteur ». Ma personnalité est complexe, très complexe, comme celle de tout le monde d’ailleurs.
La lumière s’impose à moi, parfois je lutte avec elle. Mais c’est plus avec moi-même qu’avec elle. Je ne comprends pas alors la fatigue.
Le monde réel m’offre de temps en temps un état de grâce que mon désir d’incarner déclenche. C’est l’instant ou l’histoire rencontre l’homme, me rencontre et un instant de mon futur m’appartient… peut-être, mais ça n’a pas une grande importance …
La photographie découpe le bord du cadre du dehors. La peinture le construit du dedans. Je crois que maintenant, j’arrive à faire fonctionner l’un dans l’autre et réciproquement.